J’ai eu l’occasion d’examiner, dans la région de Béziers, une vigne d’Aramon greffé sur 161-49 qui, à 15 ans, est faible en général et qui présente, en octobre, des souches avec des sarments courts, aoûtés seulement sur un bras ou deux, les autres encore herbacés et promis à la destruction par le froid ; d’autres souches très faibles et une proportion élevée de manquants montrent ce que deviennent les plantes affectées.
 

Arrachées, elles présentent un système radiculaire tabulaire, avec un peu de sel dans les racines, dont les coupes sont rouges comme cela se produit en cas d’asphyxie ; de plus, le sujet, plus petit que le greffon, est cannelé ; les racines sont bourrées de thylles.

Le feuillage ne rougit pas, mais il l’a peut-être fait dans le passé, il y a plusieurs années, au début des accidents […]
 

Il n’y a rien d’autre à faire qu’à attendre, en envisageant, pour le moment où le rendement sera devenu trop faible, l’arrachage et la replantation après désinfection ; le défoncement devra être peu profond ; il pourrait être remplacé par un sous-solage croisé qui éviterait le pelleversage.

Et il vaudra mieux ne pas greffer sur 161-49 C.

J’ai choisi cet exemple parce qu’il est le dernier de tous les cas de dépérissement que j’ai rencontrés dans les trop nombreuses vignes du Midi, qui sont établies sur un Riparia-Berlandieri : 161-49, SO4, 5BB même.
 

Les vignes greffées sur 161-49 connaissent souvent un sort aussi malheureux que celle-ci, qui n’est malheureusement pas la seule dans la commune considérée. Sauf dans les très bons sols – il est très utile dans ceux de ces sols qui sont calcaires – ce porte-greffe est responsable de pertes ou de manques à gagner considérables car il donne, dans la meilleure hypothèse, des vignes qui restent faibles et dont le rendement s’en ressent […]
 

On peut estimer à 8 000 000, les greffes-boutures des cépages du Midi sur Riparia-Berlandieri et, avec les plants racinés à 3 à 4 000 ha, les vignes établies annuellement avec ces porte-greffes.
 

Dans la plupart des terres qui ne sont pas en plaine, ils donnent des vignes faibles, sensibles à l’humidité et qui vieillissent prématurément. Le SO4 n’est pas un cas particulier […]